La Kasbah, l’âme berbère en héritage

Après 10 années de rénovation dans les règles de l’art, la Kasbah a accueilli ses premiers hôtes en 2019. Véronique et Abdellah ont fait de cette bâtisse familiale simple, une maison d’hôtes conviviale et confortable où ils se réjouissent de vous accueillir pour vous offrir des moments mémorables aux portes du désert.

La conception de la Kasbah​

Installée sur la table du salon, du papier calque et des stylos à la main, Véronique a réinventé la Kasbah sous l’œil attentif de son mari Abdellah : elle la rêve, imagine les panoramas depuis les terrasses, réorganise les chambres des niveaux supérieurs. Mohamed Ahansal, architecte reconnu, permet la réalisation des idées originales de Véronique, qui souhaite avant tout une Kasbah construite comme les anciennes demeures de la région avec le savoir-faire traditionnel des artisans locaux. Son objectif est une maison sur plusieurs niveaux, dont une des particularités est de s’y perdre et de chercher son chemin. Une bâtisse de caractère, un lieu authentique est né !

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Une vision et des convictions fortes ​

La Kasbah bénéficie d’une ventilation naturelle élaborée selon les principes des constructions anciennes en pisé. Respecter le climat et l’environnement grâce au savoir-faire éprouvé des artisans de la région depuis des millénaires ont été des impératifs incontournables dans ce beau projet de restauration. Contre vents et marées, Véronique et Abdellah ont respecté leur vision avec force et conviction.

Les artisans

Trouver les bons matériaux, engager les bons artisans a été une véritable gageure. La Kasbah a été rénovée en préservant son identité. Dès lors, trouver des portes anciennes, privilégier le pisé ont été essentiel pour une restauration s’intégrant parfaitement au cœur de la médina.

« Nous avons engagé des maalhems. Lors de la quatrième année, Houcine, dit El Ho est arrivé en provenance de la Vallée des Roses, Kellaa M’Gouna. Au fil des ans, Houcine démontre l’étendue de ses compétences, de ses qualités et de son imagination. Artisan de talent, il sait tout faire : travailler le pisé, réaliser les plafonds traditionnels en roseaux, entretenir les beaux enduits traditionnels de la Kasbah en pisé avec délicatesse et un précieux sens du détail. Il a également toutes les qualités requises pour mener une équipe. Pragmatique, fiable, sérieux, il fait aujourd’hui partie de la famille et est affectueusement reconnu comme le Mac Gyver berbère de la Kasbah. Sa présence et son travail sont indissociables de cette aventure. Il accompagne également Abdellah en bivouac au Sahara, l’aide à monter le camp et faire la cuisine. Il est aussi présent dans l’oasis à la montagne, où sont cultivés les légumes bio et où sont élevés des moutons.

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Remerciements

Abdellah prend la plume…

Je voudrais surtout dire que sans la rencontre avec Véronique à Agdz, cette Kasbah Kissane n’aurait pas existé même si je rêvais d’avoir un lieu d’accueil pour les touristes puisque je travaillais dans ce domaine. Je ne peux que dire merci à mon épouse qui a mis tant d’idées, d’énergie et de courage dans ce projet, elle n’a rien lâché, jamais, malgré beaucoup d’obstacles et de difficulté pendant 10 années. Un grand merci aussi à ma famille, mes parents, mes frères, ma sœur, qui nous ont tant aidés et soutenus. Et tous ceux qui ont travaillé dans cette kasbah, les ouvriers, les Mahlems sur le chantier, les artisans d’Agdz, pendant tant d’années aussi, on n’en voyait pas la fin… Et aussi tous les amis, un grand merci d’être venus, merci pour les encouragements, car on a eu des moments de doute, c’est un projet énorme, pharaonique, je le vois avec les années, c’est un projet formidable et unique dans la région. Je n’ai que des mercis à dire et je me réjouis qu’aujourd’hui, tout est prêt pour accueillir les voyageurs. Un dernier merci encore à ma Véro pour le site ! il est vraiment beau et donne envie de venir ! Allez, à bientôt, je vous attends ! 

Véronique prend la plume…

Ah comment vous dire… J’aurais tant à dire… Le destin… Mektoub…

Merci à ma rencontre avec Abdellah en 2007 à Agdz, le lieu était déjà un signe…

Merci à nos rêves, à notre détermination, à notre famille, aux artisans, aux amis, à tous ceux qui nous ont soutenus sans faille, avec parfois de l’inquiétude, mais sans jamais nous décourager…

Merci à notre courage et à notre entêtement, notre caractère berbère et breton, merci à la vie et à l’amour qui nous fait faire des folies !

Merci à tous ceux qui nous ont aidés, sont venus nous voir, ont voyagé avec Abdellah et ses frères, ont vu les travaux et l’état du chantier… Ils nous ont pris pour des fous… mais nous ont toujours encouragés.

Merci à ma belle-famille qui m’a ouvert les bras et donné des frères et des sœurs !

Merci à mon mari Abdellah, qui n’a jamais lâché ma main.

Avec Abdellah nous voulons remercier ici :
LA FAMILLE.

Houcine, Ben Daoud, Sidi Houcine…. Le père, le patriarche, mon beau-père… Très à l’aise avec les administrations et ayant l’autorité nécessaire sur les équipes pour le début du chantier. Il a toujours été optimiste et nous a vraiment soutenus sans jamais douter. Bon, une femme qui décide sur le chantier, pas vraiment évident pour lui tous les jours quand même, mais on y est arrivés !

Saïd, le frère, plus jeune et travailleur, motivé, présent toute l’année quand nous étions au travail en Suisse, celui qui a tout suivi et dirigé pendant plus de 6 années, au fil de nos absences. Après le gros œuvre, la plomberie et l’électricité (qui ont pris 3 années), est arrivé le temps des finitions, de la décoration, et Saïd a parfaitement intégré nos idées en matière de finitions, d’harmonie, de détails… Donc nous avons donné la ligne et Saïd a fait le suivi, le plus difficile à notre avis, car il était sur tous les fronts, vu que la Kasbah fait 400 mètres carrés au sol et a plusieurs étages avec les terrasses… Saïd, sans qui le projet n’aurait pas été ce qu’il est.

Les autres frères et tout le reste de la famille ont droit aussi à un immense merci. Ce projet n’est pas seulement le nôtre, dans la culture berbère on partage, tout… Le bon et le moins bon mais au moins on est solidaire ! Merci donc à Khalid, ouvrier sur le chantier les 2 premières années, Abderrahmane qui n’a pas ménagé ses efforts pour la restauration des portes anciennes, délicat et perfectionniste pour tout le travail de peinture, excellent cuisinier. Merci à Younès, le plus jeune frère, fidèle à son « Baba Abdellah » (grand frère) depuis le début et toujours aussi présent aujourd’hui à la Kasbah, dans les excursions, en cuisine, pour l’entretien et le gardiennage. Faissal, qui a rejoint l’aventure après ses études et sait tout faire avec beaucoup d’énergie, de bonne humeur et d’engagement, un peu sur tous les fronts, un immense merci à lui aussi.

La maman Ma Zahra, Lallah Rkia, Fatima la sœur, Ftoh notre belle-sœur, Mahjouba et tous les autres qui de près ou de loin nous ont aidés sans relâche.

Hussein dit « Biffaden », arrivé sur le chantier gamin, a été sur tous les fronts pendant toutes ces années, ouvrier, aide à tout faire, la peinture, l’entretien, le service, la pâtisserie mais aussi pour les excursions, et il est toujours avec nous aujourd’hui, il fait partie de la famille de la Kasbah !

Merci à tous les artisans « Mahlems » et les ouvriers, tous ceux qui ont participé de près ou de loin à ce projet. Avec qui nous avons passé beaucoup de temps, à leur dire comment nous voulions que ce soit dans une langue que j’ai apprise au fil du temps, le berbère ! J’avais des visions très précises de tout ce que nous projetions, et rien que cette idée de précision détonne avec la culture et le caractère des berbères ! Donc on a eu des difficultés, on a aussi beaucoup ri et partagé des tajines, des salades de sardines sur le chantier, et cela pendant 10 ans ! On dit que c’est le chemin qui compte, plus que le but. J’ai adoré le chemin parcouru.

Mohamed Ahansal, architecte officiel et reconnu. Il a su capter les inspirations et ma vision d’authenticité, il m’a aidé et m’a laissée carte blanche pour dessiner la kasbah telle qu’elle est aujourd’hui. Il nous a surtout permis d’être toujours en accord avec les lois sur l’urbanisme, entre la commune et la province. Une aide vraiment précieuse tout au long du projet.

Houcine, El Ho, notre Mac Gyver berbère, un mahlem hors pair pour le travail du pisé (la terre), pour les plafonds en roseau, les enduits, les dessins, la peinture, la maçonnerie, il sait tout faire et continue à collaborer avec nous pour tous types d’activités. Il a une qualité précieuse en plus de tout le reste, la fiabilité.

Mohamed et Ahmed, deux frères excellents maçons, avec qui nous avons surtout travaillé pour la cour en bas, la cuisine et aussi les terrasses. Ils n’oublieront pas et nous non plus, les plans dessinés sur des feuilles volantes, accrochées avec un clou, et mon apprentissage de la langue berbère en version accélérée avec toute la terminologie technique propre à un chantier de rénovation et de construction…

Ahmed et ses mahlems du tadelakt, ces fameux enduits à la chaux mélangés à des pigments, un travail long et fastidieux pour un fini brillant, coloré et élégant, dans les salles de bain et dans les chambres. Un savoir-faire ancestral. Ahmed avec lequel nous avons collaboré pour le choix des couleurs. Un vrai travail créatif et passionnant qui aura duré presque 2 années. Nous avons utilisé les pigments locaux et d’autres, rapportés de Carouge.

Abdelhatif et Abdelrahim, 2 frères mahlems des zelliges, marrakchi également, ces assembleurs de petites pièces colorées carrées ou d’autres formes, avec harmonie et délicatesse dans les salles de bain et notre si jolie cuisine. Deux artistes-mathématiciens, car leurs calculs invisibles sont bien là pour permettre un rendu parfait. Bravo à eux encore pour leur créativité et leur gentillesse. Une collaboration simple et facile grâce à leur perfectionnisme.

Mohamed « Anjar », menuisier, il a été là depuis le début et aujourd’hui encore nous continuons à collaborer avec lui. Malgré nos exigences qui étaient parfois trop grandes, ni son sourire ni sa bonne humeur n’ont disparu… Il a tant fait dans cette kasbah entre les portes, les fenêtres, les tables, les lits, les étagères, les placards, il a souvent passé sa main soucieuse sur son crâne lisse, sa gentillesse n’a jamais failli et au final on s’en est toujours sortis… On a beaucoup ri et beaucoup travaillé ensemble ! Et aujourd’hui nous continuons pour les boiseries de la maison en pierre de l’oasis à la montagne !

Mohamed « Tamaris », menuisier spécialisé dans le bois de tamaris, un des derniers artisans connaissant parfaitement ce bois dur, résistant et difficile à travailler. Travail 100% traditionnel, chevillé, assemblé sur place bien souvent, des portes, des meubles, un incroyable lit dans la chambre « Esprit d’Afrique ». Merci à lui et bonne retraite car son fils a pris la relève aujourd’hui ! Son « Salam Tajdikte » en passant devant chez lui me manque déjà… Tajdikte c’est mon prénom berbère.

Mohamed le plombier. Son sourire, sa gentillesse et son calme malgré la tempête et les soucis rencontrés sont inimitables. Oh la plomberie… les murs ont été creusés après la construction… Si si, vous avez bien lu… Pour y faire passer tous les conduits et tuyaux, la kasbah s’est tout à coup transformée en gruyère… De vrais moments d’inquiétude pour moi, car je ne connaissais pas du tout cette manière de faire… Mais au final Mohamed nous a fait une installation formidable. Deux années à plein temps dans cette kasbah et des centaines de mètres de tuyaux « acadous », de la poussière à ne plus pouvoir respirer ! Une isolation phonique parfaite, des panneaux solaires pour l’eau chaude et pour finir une superbe installation de robinetterie de qualité, achetée à Marrakech, venant d’Allemagne et d’Italie. Nous avions à cœur, pour le confort de nos voyageurs, d’avoir une robinetterie haut de gamme et fiable dans la durée. Merci aussi à Abdelalli, son acolyte, plombier la journée et joueur de banjo et chanteur le soir. La bonne humeur, la gentillesse et la disponibilité.

Hassan l’électricien, professionnel et dynamique, son départ après 6 mois chez nous, pour Rabat nous a laissé un peu inquiets car qui trouver pour le remplacer ? Puis, nous avons rencontré Ahsou, compétent, dynamique, fiable et astucieux et il a pris le relais avec brio. Lui aussi a recreusé les murs pour faire passer les câbles, encore beaucoup de poussière et de trous partout mais on était habitués ! Aujourd’hui notre installation est sécurisée, performante et à chaque souci, … hop il accourt. Précieux et rassurant.  

Taoufik, est à Marrakech. Il a été et il est toujours le maillon indispensable au bon fonctionnement de toute cette aventure.  Tout ce dont nous avions besoin pour notre chantier et qu’il était impossible de tout trouver à Agdz ou Ouarzazate, venait de Marrakech qui est à 5 heures de route ! Taoufik c’est notre ami, notre frère, nous avons une confiance totale en lui et son dévouement est incomparable. Taoufik est présent à l’aéroport si besoin, il vous accompagne dans les souks, pour vous guider tout en vous permettant de ne pas être importunés, Taoufik c’est la générosité incarnée.

Pierre-André, menuisier-charpentier valaisan, venu d’abord en balade et ensuite pour construire la pergola qui se dresse fièrement tout en haut sur la terrasse du petit-déjeuner. Une aventure humaine et professionnelle unique et inoubliable. Un immense merci à lui aussi.

Donc vous l’avez compris, la Kasbah c’est plus qu’une simple maison d’hôtes, c’est 15 ans de notre vie

 

Crédit photos :

Une grande partie des photos sur le site sont nos photos mais de-ci de-là vous avez sur ce site les photos des ami(e)s qui nous ont généreusement autorisés à les utiliser et nous les en remercions vivement. Nous avons fait en sorte de les protéger au mieux.

Véronique Albert – Sylvie Bleeckx – Sylvie Bouaidi – Serge Bourquard – Anne-Sophie Brulhart – Daniela Carneiro – Caroline Del Gaudio – Ghislaine De Nul – Bob Drew – Cédric Duchateau – Nathalie Eckert – Pascaline Fourreau – Véronique Gallais – Chantal Haller – Sébastien Hartmann – Virginie Hauguel – Gael Heyrault – Mickael Jolti – Gina Jordan – Pierre-André Jordan – Véronique Merlot – Mia – Jérémy Perret – Jacqueline Quatroppani – Loïc Rué – Ludivine Riche – Walter Stresemann – Jean-Marc Styner – Sylvie Thé – Bouchra Tounti Alvarez.

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